En 1943, en pleine Seconde Guerre mondiale, les Alliés ont imaginé l’Opération Mincemeat, une ruse spectaculaire destinée à tromper les nazis. Leur objectif : faire croire à une invasion imminente de la Grèce pour détourner l’attention de leur véritable cible, la Sicile. Le plan repose sur un subterfuge macabre : utiliser le cadavre d’un homme pour simuler un officier britannique mort dans un accident en mer.
Le choix du corps se porte sur Glyndwr Michael, un sans-abri récemment décédé. Les Alliés le transforment en « Major William Martin » de la Royal Marines. Son corps est habillé avec soin, équipé d’effets personnels, dont une photo d’une prétendue fiancée et un ticket de théâtre, afin de rendre l’identité crédible. Le clou de la mise en scène : des documents « ultra-secrets » indiquant une invasion par la Grèce et la Sardaigne, volontairement placés dans une mallette attachée à son poignet.
Le corps est déposé au large des côtes espagnoles, où il est récupéré par les autorités locales. L’Espagne, officiellement neutre mais infiltrée par des espions nazis, transmet les documents à l’Allemagne. La supercherie fonctionne : Hitler, convaincu de leur authenticité, ordonne un redéploiement des troupes allemandes loin de la Sicile.
Cette diversion facilite grandement l’invasion alliée de l’île en juillet 1943, marquant un tournant décisif dans la campagne d’Italie. L’opération Mincemeat, grâce à son audace et son ingéniosité, est devenue un modèle de désinformation militaire.